MALADIES NEUROMUSCULAIRES

LES MALADIES NEUROMUSCULAIRES

Qu'est-ce qu'une maladie neuromusculaire ?

il ne s'agit pas d'une seule maladie mais de plus de cent maladies différentes.

Ce sont des maladies qui atteignent les cellules nerveuses motrices de la moelle épinière ou motoneurones (amyotrophies spinales, sclérose latérale amyotrophique), les racines et les nerfs des membres (neuropathies périphériques), la jonction entre le nerf et le muscle (myasthénie) et le muscle (myopathies).

Elles sont très différentes dans leurs causes (voir plus bas), leur âge d'apparition (du nouveau-né au sujet âgé), leur sévérité et leurs conséquences évolutives, leur prise en charge thérapeutique (qui dépend de la cause).

Elles peuvent toucher la motricité des jambes ou des bras mais quelquefois aussi d'autres organes et fonctions qui dépendent des muscles (motricité des yeux, de la parole, de la déglutition, de la digestion, de la respiration, du cœur).

Chacune de ces maladies est peu fréquente et donc classée dans les maladies rares mais l'ensemble de ces maladies touche plus de 30 000 personnes en France.

Quelle est la cause des maladies neuromusculaires ?

Ces maladies ont des causes très diverses. Pour une partie d'entre elles, la cause est génétique, c'est-à-dire que l'anomalie d'un gène apparait spontanément ou est transmise par les parents.

Cette anomalie génétique ou « mutation » va provoquer un mauvais fonctionnement de la cellule qui est selon les cas, le motoneurone, le nerf périphérique ou le muscle et être responsable de la maladie.

Dans d'autres cas, c'est un mauvais fonctionnement de l'immunité (maladie « auto-immune ») qui va provoquer des lésions des nerfs (neuropathies dysimmunitaires), de la jonction neuromusculaire (myasthénie) ou une inflammation des muscles (myosites).

Il existe bien d'autres causes possibles: toxicité médicamenteuse ou environnementale, carence vitaminique, maladies endocriniennes ou générales, infections.

Comment se manifeste une maladie neuromusculaire ?

Il s'agit le plus souvent d'une perte de force par défaut de commande du muscle ou par destruction du muscle qui s'atrophie.

Cela peut provoquer des difficultés pour marcher ou se servir de ses bras ou de ses mains.

Il peut s'agir aussi de douleurs musculaires qui apparaissent lors des efforts.

Des douleurs des pieds ou des mains ou des crampes musculaires prédominant au contraire la nuit, peuvent être dues à une maladie des nerfs périphériques, de même que des troubles de l'équilibre ou de sensations anormales comme des fourmillements.

Si d'autres muscles du corps sont touchés, la maladie peut se manifester par une vision double, une baisse des paupières, des difficultés pour parler, avaler, respirer.

Ces manifestations peuvent être transitoires ou permanentes selon les maladies.

Comment fait-on le diagnostic d'une maladie neuromusculaire ?

Le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments parmi lesquels l'examen clinique du neurologue spécialisé est l'élément principal:

  • L'étape la plus importante est d'être interrogé et examiné par un médecin neurologue qui connait ces maladies et va correctement orienter la démarche diagnostique, c'est-à-dire les examens à réaliser afin de préciser le diagnostic.
  • L'électroneuromyogramme (ENMG), pratiqué par un médecin formé pour cette exploration, permettra de dire s'il s'agit bien d'une maladie neuromusculaire, si elle atteint le motoneurone, le nerf périphérique, la jonction neuromusculaire ou le muscle, et permettra aussi souvent de préciser le type de maladie en cause.
  • Les bilans sanguins sont utiles soit pour des analyses courantes, soit pour des analyses réalisées dans des centres très spécialisés, en particulier pour la recherche des anomalies génétiques.
  • L'imagerie (scanner ou IRM) est indiquée si l'on recherche une anomalie localisée d'une racine ou d'un nerf. Dans certaines maladies musculaires, elle permet également de mieux localiser les muscles atteints.
  • Le prélèvement (biopsie) d'un fragment de muscle ou de nerf est également un examen très informatif à condition que cet examen soit bien indiqué et qu'il soit réalisé dans un centre spécialisé qui a l'habitude d'interpréter les biopsies des maladies neuromusculaires, en ayant soin d'utiliser toutes les techniques nécessaires.

Traitement et prise en charge d'une maladie neuromusculaire

Les traitements sont différents selon la cause de la maladie. Dans les maladies génétiques, des essais thérapeutiques débutent dont l'objectif est de corriger l'anomalie génétique. Si elles concernent une anomalie du métabolisme de la cellule, il existe souvent des médicaments qui visent à pallier les conséquences de cette déficience. Dans les maladies dysimmunitaires, il existe de nombreux traitements qui peuvent être efficaces.

La prise en charge concerne également l'évaluation des conséquences de la maladie et leur correction. Il peut s'agit de troubles de la motricité des membres, de la respiration, de la déglutition, du fonctionnement cardiaque. Cette prise en charge sera optimisée dans des centres spécialisés connaissant bien ces maladies.

 

Plus de 200 maladies neuromusculaires

Il existe plus de 200 maladies neuromusculaires différentes tant par l’importance et la gravité de l’atteinte musculaire et de ses conséquences sur l’organisme (orthopédiques, respiratoires, cardiaques, digestives...) que par leur causes (la majorité est d’origine génétique, certaines sont auto-immunes et inflammatoires...).

Certaines apparaissent chez les nouveau-nés ou les nourrissons :
D’autres peuvent débuter chez l’enfant ou l’adolescent :
Certaines maladies neuromusculaires surviennent en général chez l’adulte (jeune ou moins jeune) :
D’autres encore d’origine auto-immune apparaissent pour certaines à l’enfance ou l’adolescence ou pour d’autres à l’âge adulte (parfois tardivement) :

 

À quoi les maladies neuromusculaires sont-elles dues ?

Les maladies neuromusculaires sont dues à des atteintes de l’unité motrice, structure physiologique constituée par le muscle, la jonction nerf/muscle et le neurone moteur (qui relie le système nerveux central au muscle).

  • La plupart sont des maladies d’origine génétique. L’anomalie génétique empêche la fabrication d’un constituant ou d’une enzyme indispensable au bon fonctionnement de la cellule musculaire (dystrophies musculaires, myopathies congénitales, myopathies métaboliques, canalopathies musculaires...), de la jonction neuro-musculaire (syndromes myasthéniques congénitaux) ou encore de la cellule nerveuse motrice (amyotrophies spinales, maladie de Charcot-Marie-Tooth...).
  • D’autres maladies neuromusculaires sont dues à un dysfonctionnement du système de défense de l’organisme (système immunitaire). Dans la myasthénie auto-immune, le système immunitaire neutralise certains constituants de la jonction neuro-musculaire : l’ordre de contraction qui chemine le long des motoneurones a du mal à être transmis au muscle. Dans les myosites, la réponse immunitaire anormale entraine une réaction inflammatoire au niveau des muscles.

Les avancées de la recherche

La recherche dans les maladies neuromusculaires s’est beaucoup développée ces trente dernières années, en particulier grâce à l’impulsion et au soutien de l’AFM-Téléthon.

La découverte des gènes impliqués dans les formes génétiques de ces maladies et une meilleure compréhension des mécanismes en cause ont permis d’explorer des pistes thérapeutiques innovantes dont certaines sont à l’essai chez l’homme.

Date de dernière mise à jour : 23/05/2019

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